I smell a rat | Lauryn Mannigel

Participant·e·s

 

I smell a rat | Lauryn Mannigel
Lundi 30 septembre 2019, 18h – 21h
Atelier gratuit | Inscription requise
Au Studio XX

Si les odeurs véhiculées par le corps* restent stigmatisées dans la culture Occidentale, celles perçues comme féminines ont souvent eu mauvaise réputation. À travers des expérimentations pratiques, une présentation et une discussion, les participant-e-s aborderont les jugements liés au genre et aux odeurs du corps. Portant attention aux normes sociales et culturelles en lien aux senteurs dites féminines, il-elle-s exploreront les questions suivantes : Comment réagissons-nous face aux odeurs véhiculées par le corps*? Peut-on dépasser un préjugé, voire un dégoût, en cultivant la curiosité?

Plan de l’atelier :

  1. Accueil et introduction à la science de l’odorat
  2. Collecte d’odeurs véhiculées par le corps*
  3. Exercice d’odorat avec des odeurs véhiculées par le corps*
  4. Présentation et discussion : exemples historiques et contemporains de tabous liés au odeurs féminines dans la culture Occidentale
  5. Exercice d’odorat avec des produits chimiques et naturels

Les odeurs véhiculées par le corps désigne l’ensemble des odeurs corporelles humaines, qu’elles soient naturelles ou modifiées par addition de produits tels que le gel douche, l’après-rasage, les huiles essentielles ou similaires. Dans l’ensemble, toutes les activités (lecture, exercice physique, travail, etc.), ainsi que les choix d’aliments et la situation de santé ont un effet sur les odeurs véhiculées par le corps.

Conseils en matière olfactive par le parfumeur Marc vom Ende.

Pour vous inscrire, contactez ateliers@studioxx.org avant le 20 septembre

Le Studio XX est heureux de collaborer avec VIVA! Art Action pour présenter le travail de Lauryn Mannigel. Ne manquez pas Smell Feel Match les 25 et 26 septembre à VIVA! Art Action. Le projet Smell Feel Match a été produit par « Experiment Zukunft », une collaboration entre l’Université de Rostock et le centre d’art de Rostock.

Crédit photo: Sabrina Meissner

 

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SMELLING EACH OTHER AVEC LAURYN MANNIGEL”
LYNDSEY WALSH

Les senteurs émanent de notre corps, flottent autour de nous et sont profondément encodées dans un ensemble de pratiques comportementales sociales et culturelles. Dans son prochain atelier au Studio XX, « I smell a rat », l’artiste et chercheuse Lauryn Mannigel nous demande d’explorer nos expériences olfactives de nous-mêmes et des autres.

Au cours de l’atelier, les participant-e-s s’engageront dans un dialogue sur les odeurs corporelles et le genre, avec un accent particulier sur la stigmatisation des parfums corporels féminins. À travers cette étude personnelle et cette exploration de groupe des odeurs, les participant-e-s seront mené-e-s à travers deux exercices qui les inciteront à développer une pensée critique sur la façon dont les individus peuvent identifier et modifier les jugements bien ancrés qui influencent leur manière de sentir. La pratique artistique de Mannigel s’emploie à surmonter un historique d’altérisation consciente et inconsciente intégré dans les interactions sociales. Ses œuvres « Love Sweat Love » (2016), « Eat Me » (2018), et « Smell Feel Match » (2019) constituent une enquête artistique sur la façon dont les gens perçoivent les odeurs corporelles des autres. En 2017, ses résultats de recherche ont été présentés à la Conférence interdisciplinaire sur l’olfaction humaine.

L’intérêt de Mannigel dans le processus d’altérisation naît des analyses de Constance Classen, qui décrit la classification olfactive comme l’action de tracer des frontières entre différents groupes. Elle explique que dans les sociétés à prédominance masculine, l’odeur du féminin tend à être traitée comme « l’autre (que l’on) craint »1. Conformément à celui de la théoricienne féministe Rosi Braidotti, le travail de Mannigel nous incite à réfléchir sur la relation entre notre biologie et notre culture. Comme le note Braidotti, le récit de cette différence incarnée a été particulièrement enraciné dans les discours sur le genre. Cette notion a longtemps dicté nos perceptions et hypothèses sur le corps des autres.2 La question de savoir comment les odeurs s’inscrivent dans nos hypothèses sociétales de longue date prend une importance croissante quand on pense au rôle que l’odeur joue dans l’interaction sociale.

Lauryn Mannigel est une artiste chercheuse et commissaire qui vit à Berlin. Mannigel étudie actuellement les politiques de l’odeur du corps en dévoilant les jugements portés par les gens sur leurs expériences des autres.

Lyndsey Walsh est une artiste américaine en biologie, designer, écrivaine et chercheuse invitée au Département de la biophysique expérimentale du Humboldt-Universtat zu Berlin.

1 Classen, C., 1993. Worlds of Sense: Ch.6 Worlds of sense, in: Worlds of Sense: Exploring the Senses in History and across Cultures. Routledge, London, pp. 121–138, 156–158.

2 Price, J., Shildrick, M., Braidotti, R., 2019. Signs of Wonder and Traces of Doubt: On Teratology and Embodied Differences, in: Feminist Theory and the Body. Routledge, pp. 290–301. doi:10.4324/9781315094106-34